Pratiques collaboratives en formation : 2 exemples concrets
ArticlesLes pratiques collaboratives en formation peuvent permettre de monter en compétence rapidement et ce, en mettant à contribution les savoirs de chacun. Pourquoi miser sur ce type d’apprentissage ?
Commençons par éclaircir le sujet.
Lorsque l’on parle de pratiques collaboratives, plusieurs concepts nous viennent à l’esprit : apprentissage par les pairs, intelligence collective, peer learning, social learning…
L’apprentissage collaboratif est basé sur la théorie du socioconstructivisme, développée par Vygotsky dans les années 30. Elle soutient que l’apprentissage collaboratif s’appuie sur plusieurs valeurs : la collaboration, l’autonomie, la réflexivité, l’engagement actif, la pertinence personnelle et le pluralisme.
Dans ce type d’apprentissage, la position du formateur évolue : il ne se positionne plus comme le seul sachant. Son rôle est plutôt d’aider les apprenants dans leurs apprentissages : mémorisation, organisation des idées, correction des exercices, si besoin. Il a donc un rôle de « facilitateur ».
Avec la multiplication des outils collaboratifs numériques, ces pratiques ont le vent en poupe et permettent d’explorer de nouveaux territoires de formation, aussi bien en présentiel qu’à distance.
L’apprentissage collaboratif offre plusieurs avantages :
– Valoriser les savoirs des collaborateurs.
– Renforcer le lien social entre les collaborateurs d’une même structure.
– Améliorer l’esprit critique des participants.
– Permettre aux apprenants d’approfondir certains sujets en créant du lien entre leurs apprentissages passés et les nouvelles connaissances.
Autant de raisons qui donnent envie de se lancer !
A quoi pourrait ressembler un atelier de pratiques collaboratives avec un outil digital ? Voici deux exemples de séance de formation que j’anime régulièrement.
1. Le brainstorming collaboratif digitalisé
Ci-dessous l’exemple d’une séquence que j’animerais dans le cadre d’une formation en présentiel.
Plusieurs outils peuvent être utilisés pour réaliser cette activité : Dotstorming, PixiClip, AnswerGarden, Padlet …
Pour cette activité, nous utiliserons Padlet.
Objectif de l’activité : Identifier les 4 grandes catégories d’innovation qui peuvent exister.
Consignes : Les participants réfléchissent collectivement aux catégories d’innovation.
Durée : 45 minutes
Nombre de participants : 10
Posture du formateur : Le formateur donne le rythme et encadre la séance : résolution des problèmes techniques, gestion du respect du timing des séquences, réponses aux questions. Il aide également les participants dans l’utilisation de l’outil Padlet.
Déroulement de l’activité :
– 10 minutes : Sur internet, les participants recherchent des images ou articles en lien avec différentes innovations. Ils intègrent ensuite les liens dans le padlet dans la colonne « exemples ».
– 5 minutes : Les participants commentent les exemples donnés, ils « like » ceux qu’ils préfèrent.
– 15 minutes : Parmi les réponses données, les participants réfléchissent ensemble aux différents types d’innovation et créent différentes catégories en colorant les différentes cartes.
– 10 minutes : les catégories sont nommées : une catégorie par carte. Le formateur « like » les cartes si les catégories sont bien identifiées. Il laisse 5 minutes supplémentaires aux apprenants si toutes les catégories ne sont pas identifiées. Les participants placent ensuite les exemples précédemment donnés dans les catégories qui correspondent.
– 5 minutes : Le formateur relit l’ensemble des cartes. Il peut ajouter des ressources utiles pour compléter les apprentissages et il effectue un export qu’il transmet ensuite aux participants afin de leur permettre de conserver leurs échanges.
2. L’écriture collaborative
Ci-dessous l’exemple d’une séquence que je pourrais animer dans le cadre d’une formation 100% à distance. Cette formation serait composée de classes virtuelles et d’échanges asynchrones (p. ex. courriels, tchat, forums…).
Plusieurs outils peuvent être utilisés pour réaliser cette activité : Google Doc, Kami, Framamap, NoteJoy,Wiki
Pour cette activité, deux outils seront utilisés : Google Doc et un outil de classes virtuelles.
Objectif de l’activité : Identifier 7 bonnes pratiques pour créer un site internet .
Consignes : Les participants réfléchissent collectivement aux bonnes pratiques pour la création de sites web
Durée : 3 semaines
Nombre de participants : 10
Posture du formateur : Le formateur donne le rythme de la formation et encadre les différentes classes virtuelles : accueil, résolution des problèmes techniques, gestion du timing des différentes séquences ; il aide également les participants dans l’utilisation des outils.
Déroulement de l’activité :
– Semaine 1 : A distance, de façon autonome, les participants notent sur un Google doc toutes les bonnes pratiques qu’ils connaissent concernant la création de sites web. Ils peuvent également illustrer leurs idées en intégrant des liens d’articles, des vidéos, des exemples de sites web réussis selon eux. Les participants peuvent commenter les idées de chacun.
– Semaine 2 : En classe virtuelle, les participants continuent d’agrémenter le document collaboratif : ils peuvent se poser des questions et en poser au formateur, si besoin. Le formateur, qui a lu au préalable les réponses, peut inciter les participants à détailler davantage leurs idées et à les illustrer.
– Semaine 3 : En classe virtuelle, les participants trient les différentes réponses données ; le formateur peut les aider en leur posant des questions, en regroupant les pratiques en catégories. A la fin de la séance, les participants élisent les 7 meilleures pratiques.
– Suite à la classe virtuelle, les participants relisent collectivement le document partagé, le corrigent et mettent à jour les informations.
Vous l’avez compris : l’apprentissage collaboratif repose sur le partage des connaissances. Les apprenants sont davantage impliqués dans la formation, ce qui peut faciliter la mémorisation des connaissances.
Ce type de pratiques peut s’avérer très efficaces, tant elles peuvent être riches pour les apprenants mais également pour le formateur et c’est pourquoi je les intègre dans mes dispositifs de formation.
Qu’en est-il de votre côté ? Avez-vous déjà suivi ou mis en place des séances collaboratives ? Connaissez-vous des outils pour mener à bien ces activités ?
N’hésitez pas à partager votre expérience dans la zone de commentaires !
2 commentaires
Intéressant ; pour l’exemple de l’écriture collaborative, quel temps est comptabilisé en formation au final pour chaque participant, et comment est-il traçé (cf pour les financements OPCA) ?
Dans l’exemple donnée, les échanges asynchrones (tchat, courriels forums) ne sont pas comptabilisés dans la durée de formation car il s’agit de “formation informelle”.
Ce qui est comptabilisé, dans cet exemple, ce sont les actes synchrones comme les classes virtuelles qui ont une heure de début et une heure de fin.
Si dans votre cas, vous avez besoin de compter ces temps, assurez-vous de déposer toutes les activités sur une plateforme LMS pour assurer le traçage des données de connexion des participants.
Ps : si la modalité classe virtuelle vous intéresse n’hésitez pas à consulter mon article sur le sujet !