Les médias sous licence Creative Commons : mine d’or pour les professionnels du digital learning ?

Avec l’essor du digital en formation, les professionnels du secteur sont devenus d’avides consommateurs de médias : photos, illustrations, vidéos, sons, musiques.

Pour répondre à leurs multiples besoins, deux solutions sont généralement envisagées : la production sur-mesure (internalisée ou externalisée) ou l’achat. Toutefois, pour les formateurs indépendants et les petites et moyennes entreprises, ces deux options s’avèrent souvent trop coûteuses. Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui se tournent désormais vers les œuvres sous licence Creative Commons, glanées sur le web, pour enrichir leurs parcours de formation.

Mais de quoi s’agit-il exactement ? En quoi cette stratégie peut-elle s’avérer porteuse ? En quoi peut-elle être risquée ? Comment en tirer le meilleur parti ?

Les licences CC, qu’est-ce que c’est ?

Le système des licences Creative Commons a été mis au point au début du XXIe siècle par un organisme sans but lucratif aux Etats-Unis. Il permet aux titulaires de droits d’auteur qui le souhaitent de faire connaître, en toute simplicité, les conditions spécifiques selon lesquelles ils acceptent qu’on utilise leurs œuvres (documents, images, musique, sons, vidéos, etc.). Comme on peut le découvrir sur le site français de Creative Commons, plusieurs associations et cas de figures sont possibles.

Buttons BY, BY-SA, BY-ND, BY-NC, BY-NC-SA, BY-NC-ND by Creative Commons, sous licence CC BY 4.0.

Certaines licences, comme la « CC BY-NC-ND » sont plutôt restrictives ; elles permettent un partage de l’œuvre à condition que son auteur soit crédité de manière appropriée, que l’œuvre ne soit pas modifiée et qu’aucune utilisation commerciale n’en soit faite. A l’inverse, une licence de type « CC BY » est beaucoup plus libre : elle signifie qu’une œuvre peut être librement distribuée et modifiée, même à des fins commerciales, dans la mesure où l’utilisateur en crédite l’auteur de façon appropriée. A noter toutefois que dans certaines juridictions, comme en France, un auteur conserve toujours, en principe, des droits moraux sur son œuvre.

Quelle utilité pour les acteurs de la formation ?

Aujourd’hui, de nombreux créateurs et sites web (incluant Youtube et Wikipedia) ont intégré ce système de licences. En 2017, selon Creative Commons, pas moins de 1,4 milliards d’œuvres seraient ainsi régies par une licence CC. Une vaste collection, favorable au partage et à la créativité, qui ouvre le champ des possibles sans pour autant remettre en cause la notion de droit d’auteur.

Concrètement, pour un concepteur e-learning, un graphiste, un vidéaste ou un formateur, le système de licences CC peut se révéler très pratique. Face à la masse innombrable d’œuvres disponibles sur Internet, il peut permettre de repérer rapidement les médias qui sont « réutilisables » gratuitement. Il rend aussi plus lisibles les conditions d’utilisation de ces médias.
Pour dénicher des médias sous licence Creative Commons (CC), il suffit de consulter l’un des nombreux répertoires de médias existants sur le web. Pour des images et des photos, par exemple, il est possible de puiser parmi les nombreuses ressources de Wikimedia Commons. Pour des musiques ou des bandes sonores, on peut recourir à des sites comme CC Mixter ou Free Music Archive. Pour des sons de tout type, du chant d’oiseau au train qui passe, on pourra se tourner vers des sites spécialisés comme Freesound. Pour des séquences vidéo, des répertoires comme Videezy ou Videvo offrent de nombreuses captations de qualité, dont plusieurs sous licence CC. Enfin, certains sites institutionnels comme ceux du British Museum donnent même accès à des modèles 3D d’œuvres associées à des licences Creative Commons, notamment des statues de l’Antiquité.

Quelques mises en garde

Même si l’univers des licences Creative Commons peut sembler des plus utile et attrayant, gardez tout de même en tête les avertissements suivants avant d’y recourir massivement.

Ne sous-estimez pas le temps de recherche d’un média CC

Fouiller le web à la recherche de médias « gratuits » peut se révéler être une tâche longue, et paradoxalement, assez coûteuse, surtout si on a des exigences trop élevées ou, à l’inverse, si on navigue sans trop savoir ce qu’on cherche. Pour éviter ce genre de situation, identifiez d’abord le ou les types de licence CC adapté(s) à votre contexte. Puis, lors de votre recherche, essayez de filtrer les résultats en fonction du type de licence désirée, si le site que vous consultez le permet. Aussi, n’hésitez pas à vous constituer, au fil de vos recherches, une banque personnalisée de médias qui vous plaisent et qui sont associés à la licence que vous désirez. Lors de vos prochains projets, vous pourrez y piocher et vous pourrez ainsi gagner du temps.

Faites attention à la surabondance de médias génériques

Si vous voulez vous simplifier la vie en intégrant des médias CC dans vos ressources de formation, gardez également en tête que cela peut avoir comme effet de rendre vos parcours de formation un peu impersonnels et désincarnés. Tandis que certains de vos apprenants auront peut-être déjà vu ailleurs les médias que vous utilisez, d’autres pourraient trouver que ceux-ci ne reflètent pas suffisamment bien leur réalité spécifique. Pour éviter ce genre de situation, prenez le temps de réfléchir en amont aux médias de vos parcours de formation qui mériteraient vraiment d’être personnalisés.

Pour conclure…

Abordables et accessibles en quelques clics seulement, les milliers de médias sous licence Creative Commons peuvent définitivement être utiles aux professionnels du digital learning. Toutefois, pour s’assurer d’en tirer le meilleur parti, ceux-ci ont tout intérêt à optimiser leurs stratégies de recherche et à y recourir avec modération et discernement.
Et vous, avez-vous déjà inclus des médias sous licence Creative Commons dans vos ressources de formation ? Si oui, quelle a été votre expérience ? Aussi, seriez-vous prêt à associer vos propres réalisations à ces licences ? N’hésitez pas à en discuter ci-dessous !