L’évaluation de l’impact de la formation
ArticlesÉchange avec Mathilde Istin, directrice déléguée de l’ISTF
Évaluer les formations est devenu une priorité pour les Directions formation ?
En effet, car les Directions formation se posent souvent la question de leurs impacts : comment nos actions de formation influent positivement sur les carrières des collaborateurs et sur la performance des entreprises ?
La conjoncture économique et réglementaire a transformé l’image que ses partenaires se font de la formation. De centre de coûts chargé de consommer le 1 % formation de la masse salariale qu’elle était largement autrefois, elle est devenue aujourd’hui un business partner à part entière. Néanmoins, il est nécessaire d’avoir des outils efficaces et de savoir comment les utiliser pour effectuer ces mesures. Il n’est donc pas étonnant de constater une forte demande d’accompagnement sur ces sujets de la part de nos clients entreprises.
Que mesurez-vous dans les projets d’évaluation que vous accompagnez ?
Je pense que la qualité des formations n’est plus vraiment le sujet. Car l’évaluation de la qualité est massivement mise en œuvre de manière informatisée et, même si on constate une évolution des types de formulaires d’évaluation à chaud ou à froid, aujourd’hui, le NPS (Net Promoter Score) est de plus en plus utilisé. Le défi consiste à obtenir un score simple et facile à interpréter pour alimenter le benchmarking de l’évaluateur. Même si cette évolution n’a pas encore eu lieu dans tous les services de formation, cela ne change rien au fait que le sujet est généralement maîtrisé.
Ce n’est pas encore le cas de l’évaluation d’impact…
Exactement. Pour cette raison, l’ISTF intervient de plus en plus dans les services de formation où mesurer l’impact de la formation est aujourd’hui considéré comme stratégique. Les questions doivent toujours être posées à deux niveaux. D’abord, quel impact la formation a-t-elle sur les salariés, leur motivation, leur valorisation et leur employabilité ? Puis, quel impact cela aura-t-il sur l’entreprise, l’évolution de la cartographie des compétences internes (UpSkilling, ReSkilling), la marque employeur et bien sûr la performance économique, sociale voire sociétale ?
Le pilotage de cet ensemble repose sur quelques phases clés :
La première phase comprend une évaluation lors du processus d’élaboration du parcours de formation. Définir des objectifs finaux et intermédiaires est toujours utile mais ne suffit plus. La validation des compétences, et donc les aptitudes opérationnelles, doit être intégrée très en amont dans l’ingénierie pédagogique
La seconde phase s’attarde sur le développement des ressources pédagogiques devant inclure une mesure d’impact basée sur des méthode AGILE.
Enfin, au cours de la troisième phase du déploiement des formations, des indicateurs de performance clés appropriés doivent être établis, qui peuvent être surveillés par le Learning Success Manager.
Nous constatons que ces trois phases ont fait l’objet d’un volume élevé de demandes d’accompagnement de la part de nos clients depuis un an, ce qui montre bien la prise de conscience des Directions formation.
Dans cette période, les outils numériques d’évaluation ont permis une percée ?
Notre devise, « la technologie doit servir la pédagogie », s’applique également à l’évaluation. Les outils numériques facilitent le déploiement de l’évaluation en la démultipliant, l’automatisant, l’industrialisant et aussi en l’analysant.
Cela passe par l’automatisation de divers sondages (à chaud, à froid, d’insertion, etc.) tout comme la mise en place de « micro credentials » pour valider, cartographier et, gérer les compétences internes. Cette nouvelle approche technologique facilite les choses en automatisant tous les processus.
En tant qu’organisme de formation, vous mettez en pratique tout ce qui vient d’être dit ?
Nous sommes convaincus que nous sommes des cordonniers très bien chaussés ! En raison de notre ADN qui encourage le pragmatisme et l’application opérationnelle des connaissances que nous diffusons, nous avons toujours cherché à mesurer l’efficacité terrain de nos formations. Nous nous appuyons sur les méthodes sur lesquelles nous formons nos clients et disposons de plateformes technologiques qui nous permettent de piloter cette stratégie d’évaluation.
Le propre d’une démarche qualité étant d’admettre qu’on n’arrive jamais au bout des améliorations possibles, nous progressons quotidiennement sur ces questions. Mais s’il y a une mesure qui ne ment pas, c’est le taux de fidélisation de nos clients, le bouche à oreille et développement économique de l’entreprise. Aujourd’hui, l’ISTF est le leader de la formation des formateurs autour de l’innovation pédagogique et technologique. Grâce au dynamisme de l’équipe et à l’expertise de nos consultants, nous continuons de voir dans l’avenir un formidable et passionnant terrain de jeux !