Adeline Hillairet du Campus Veolia répond à nos questions
TémoignagesAdeline Hillairet est chargée de formation au Campus Veolia Seine et Nord. Arrivée au Campus en 2007 en tant qu’assistante formation, elle a souhaité en 2014 faire évoluer sa carrière vers l’ingénierie pédagogique.
Après un bilan de compétences, puis une année de préparation, elle a obtenu un BTS assistante manager en VAE, avant de valider auprès de l’ISTF une certification « Chef de projet blended learning ».
Ses missions consistent aujourd’hui en l’élaboration de parcours de formations blended learning en France et à l’international mixant plusieurs modalités pédagogiques : mobile learning, rapid learning, videos d’animation, team building…
ISTF : Bonjour Adeline, quels étaient pour vous les enjeux qui vous ont amené à suivre le cursus « Chef de projet blended learning » ?
Adeline Hillairet : Je pourrai citer 3 principaux enjeux.
J’avais tout d’abord besoin de renforcer mes compétences en ingénierie pédagogique pour mieux comprendre les enjeux de mes clients et ainsi mieux pouvoir leur répondre.
Egalement, dans la gestion de projet, à savoir, comment manager un projet blended, piloter et coordonner les grandes phases, planifier et aussi établir un budget et le respecter.
Et enfin, bien que déjà formée sur la production multimédia, le cursus m’a surtout aidé à savoir piloter les équipes de contributeurs mis à ma disposition.
ISTF : Le cursus a-t-il répondu à ces 3 objectifs ?
Adeline Hillairet : Et bien oui, même si j’avais déjà un socle compétences dans ces 3 domaines, ce cursus m’a par exemple permis d’être plus à l’aise dans la relation client. En maitrisant mon sujet, et en sachant précisément quelle direction prendre, j’étais rassurée et donc aussi « rassurante » pour mes clients… pour mieux les guider, les conseiller… Cela m’a permis aussi de travailler plus en interaction avec les différents acteurs, de mieux gérer mes projets et mieux échanger avec mon équipe projet. Un projet structuré (je ne parle pas ici de la pédagogie) est un projet qui fédère et donc qui avance et qui fonctionne.
ISTF : Quels sont les changements qu’ont induit ce cursus ?
Adeline Hillairet : L’on pourrait regrouper ceux-ci en 5 grandes famille.
– La compréhension : J’ai appris à mieux analyser les demandes des clients, à mieux les comprendre et les retranscrire, à mieux reformuler les besoins opérationnels en réels objectifs pédagogiques.
– La confiance : Ce qui m’a rassuré en suivant ce cursus, c’est que même si certaines compétences me manquaient, ma façon de travailler sur mes projets était en adéquation avec les contenus de la formation ; les outils, les méthodes sont issues de travaux d’expert de la formation.
– Le partage : Le format de la formation, et en particulier les échanges avec les autres stagiaires (qui n’avaient pas forcément la même fonction ni le même poste que moi), m’ont également beaucoup apporté. Par exemple, savoir comment la formation digitale se met en place dans les autres entreprises, comment sont gérés les projet blended, … est réllement est très enrichissant.
– L’autonomie : Tous les outils et les documents fournis tout au long du cursus par l’équipe de l’ISTF m’ont bien aidé pour créer mes propres outils de travail et de gestion de projet.
– L’évolution : Depuis ma formation, je suis passée de « contributrice » à « chef de projet de formation ». Aujourd’hui, je pilote en toute autonomie des grands projets de formation pour le client Veolia, mais aussi pour des clients externes.
ISTF : Vous qui êtes désormais une experte du digital learning, quels conseils pourriez-vous donner à nos lecteurs pour digitaliser leurs pratiques ?
Adeline Hillairet : Tout d’abord, se mettre dans la peau d’un apprenant.
Pour moi, cela a commencé par suivre mon cursus de formation au format digital learning, je n’imaginais pas ma montée en compétences sur ce sujet autrement qu’en suivant moi-même un parcours blended learning. Grâce à ce mix de modalités, j’ai pu vivre l’expérience qu’allaient vivre par la suite mes apprenants. Cela m’a par exemple permis de mieux prendre en compte certaines contraintes dans l’apprentissage, comme le temps, la disponibilité, etc. qui peuvent parfois être difficiles à gérer dans le cadre de l’apprentissage à distance. Ou de me rendre compte d’avantages énormes apportés par le digital learning auxquels je n’avais pas forcément pensé, comme le fait de pouvoir travailler à son rythme. De pouvoir aller « fouiller » dès qu’on en a besoin.
Au quotidien, j’essaie de toujours conserver ce réflexe : comment réagiraient mes apprenants à ce parcours ? À cette sollicitation ?
Mon deuxième conseil est de toujours expérimenter.
Pour moi, on ne peut pas se former à l’ingénierie pédagogique et à la conception multimedia sans pratiquer, même si on ne cherche pas à devenir concepteur par exemple, cela reste fondamental pour mieux piloter ses projets. Au quotidien, mes compétences en la matière me permettent de mieux gérer mes équipes. Je connais leurs missions, les difficultés qu’ils sont amenés à rencontrer. Je peux ainsi anticiper certaines étapes et optimiser nos projets.
Enfin, pour réussir sa transition digitale, il faut communiquer, accompagner et encourager. Ce dernier conseil ne me concerne pas moi directement dans mon rôle chargée de formation qui me suis transformée en chargée de formation digital learning, mais plutôt les différentes parties prenantes de nos projets formations : Il faut encourager nos clients à prendre la direction du digital learning. C’est une notion qui est maintenant bien ancrée chez nous, et nos clients n’hésitent plus aujourd’hui. Pour en arriver là, il a fallu par exemple faire des teasers et de vraies accroches commerciales de nos formations (ce qu’on fait moins maintenant par ce qu’ils sont directement demandeurs de digital). Ces campagnes de communication ont permis de les rassurer quant à l’impact de la formation digitale au démarrage de nos projets, et de les rendre demandeurs par la suite.
ISTF : Avez-vous rencontré des difficultés en chemin ?
Adeline Hillairet : Le service que j’ai intégré est dédié au digital learning, je n’ai donc pas rencontré beaucoup de difficultés au sein même de mon pôle. Aujourd’hui, je dirais qu’il peut nous arriver d’être encore face à certaines réticences exprimées par les formateurs vis-à-vis du digital learning. Ils peuvent être pour certains inquiets de la perte de contrôle sur leurs savoirs, sur leurs apprenants également. Le dernier conseil que je donnais à l’instant est selon moi la clé pour dépasser ces freins : communiquer, expliquer les changements, accompagner et former vers de nouvelles compétences et encourager à se lancer, à expérimenter.
ISTF : Pour conclure cette interview, pouvez-vous nous livrer 3 conseils opérationnels ?
Adeline Hillairet : Mon 1er conseil opérationnel serait de réfléchir en logique d’industrialisation. Nous sommes en cours d’intégration de nouveaux process plus industrialisés. C’est ce que nous sommes en train de réaliser et cela permet entre autre de mieux fluidifier nos projets et mieux répartir les rôles de chacun, et donc être plus efficace pour nous mais pour nos clients avant tout.
Un deuxième conseil est de mettre en place de vrais facteurs de motivation pour les apprenants. Il doit toujours être au cœur du dispositif de formation tout en veillant bien sûr à impliquer les formateurs.
Enfin, il est également très important de rester en veille, sur les nouvelles technologies, les nouvelles techniques d’apprentissages, les nouveaux outils de formation, les nouveaux logiciels qui peuvent aider à la conception, à la production… Il faut toujours se challenger !
ISTF : Merci Adeline pour ce témoignage et ces précieux conseils.